Kinésithérapie gériatrique et âgisme : faisons évoluer nos pratiques

Pour la 2^e journée du GI gériatrie, nous avons fait le choix de nous orienter vers une thématique : l’âgisme. Les débats nous ont animé, quels sont les besoins des kinésithérapeutes aujourd’hui pour prendre soins des « vieux » ? Et les attentes des patients eux-mêmes ? Devions nous rester sur des aspects uniquement théoriques ou au contraire proposer des possibilités de réponses pratiques ?

C’est en cherchant à répondre à cela que nous avons tranché non sans mal qu’il était impensable de ne voir que de la théorie dans cette journée, tout comme nous ne devions pas cibler des aspects trop scientifiques. Certes la balance EBP, nous invite à réfléchir nos pratiques à partir de preuves. Certains d’entre nous se sont lancés à la suite de France Mourey dans la voie universitaire pour justement aller chercher ces éléments essentiels pour construire nos pratiques de demain, tout en assurant celles d’aujourd’hui.

Nous restons à l’écoute des professionnels de terrain qui se questionnent, doutent aussi sur ce qu’ils font, tout en se sentant isolés. Aujourd’hui, la journée du GI a pour vocation de nous réunir, de réunir tous ceux qui s’intéressent à la personne âgée, à ses besoins en soins en accompagnement. Rejoignez-nous, n’hésitez pas, venez partager votre expérience !

Alors la thématique que nous avons évoqué, l’âgisme, de quoi est-il question ?

L'âgisme désigne les stéréotypes, les préjugés et la discrimination liés à la vieillesse, aux processus de vieillissement et aux personnes âgées. Dit autrement, l'âgisme correspond au fait de catégoriser les personnes et de les discriminer uniquement en fonction de leur appartenance à un groupe d'âge, sans tenir compte de leurs singularités ni du contexte dans lequel elles se trouvent.

Pour rappel, le vieillissement est un processus différentiel, résultant d'interactions multiples et réciproques entre des facteurs biologiques, psychologiques, familiaux, socio-économiques et culturels. Cela génère une grande diversité de situations et une richesse dans les prises en soins et les accompagnements en santé.

Ne nions pas la part de l’âgisme dans notre société, mais prenons en conscience. Cela va jusqu'à la sémantique des propos que les uns et les autres nous employons. Interrogeons nos pratiques et cherchons à proposer des réponses pour nos aînés, ce sera nous demain. Car oui, avoir des fuites urinaires ce n’est pas une fatalité dans le grand âge et des réponses existent. Tout comme la perte d’équilibre peut aussi être interrogée dans le cadre vestibulaire… nous essayerons de proposer des pistes pour les prises en soin à mettre en place dès le lendemain dans nos pratiques.