Florence comme si vous y étiez ! (2e partie)
24 mai 2014
Association
Publié par
Marie BACELON
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Une fois repu grâce à un petit sandwich florentin, je m’apprêtais à aller approfondir mes connaissances sur les effets placebo et nocebo. Mais nous avons tous loupé Pr Benedetti, qui fut remplacé par Dr Carlino. Son intervention fut très intéressante.
EFFETS PLACEBO ET NOCEBO
Premièrement elle cadra la définition du placebo en rappelant, que ce phénomène est le résultat de l'ensemble des évènements biopsychosociaux liés au contexte d'un traitement. Cette définition implique plusieurs choses, les inductions, les croyances, l’influence du contexte et des rôles sociaux que chacun endosse... Les évènements tels que la régression à la moyenne, l'histoire naturelle et les facteurs de confusion ne sont pas à prendre en compte dans la réponse placebo. En effet ce sont des choses indépendantes du traitement mais qui sont en lien avec les statistiques et la conception de l’étude. Les cinq points qu' Elisa Carlino conseille de retenir pour un usage clinique de l'effet placebo sont (Benedetti, 2013):
- Sans un cortex préfrontal fonctionnant correctement pas de placebo. Ce qui induit que les personnes avec une dégénérescence (Alzheimer) ou une moins bonne qualité naturelle de la matière blanche de cette zone (particulièrement le cortex dorsolatéral préfrontal) sont de moins bons répondants à l'effet placebo.
- Il faut utiliser des thérapies ouvertes, ce qui en kinésithérapie est la norme, car nous ne donnons pas de traitement sans que le patient ne le sache. Mais garder en tête qu'un opioïde donné à l'insu du patient se révèle inefficace.
- Le conditionnement qui permet d'entraîner un effet placebo spécifique (opioïde ou cannabinoïde) permet de réduire la prise de médicaments. A noter que le conditionnement affecte aussi des évènements inconscients tels que la modulation du système immunitaire. En effet après une période d’exposition à un jus de fruit contenant un traitement immunosuppresseur, la consommation du jus de fruit sans médicament dedans provoque aussi une baisse de l’immunité.
- Le contexte psychosocial influence la réponse placebo ou nocebo. Si nous voyons quelqu’un déclarer ressentir plus de douleur lors d’une piqûre après avoir été oint d’une crème, nous déclarerons nous même ressentir plus de douleur lors de la piqûre avec cette crème que sans et ce, malgré le fait que ce soit une crème neutre.
- Les attentes du patient sont essentielles, il nous faut donc toujours dire que nos interventions marchent et vont améliorer le patient. Et de surcroît éviter de les fixer sur des choses négatives ce qui entraînerait potentiellement un effet nocebo.
LOMBALGIE CHRONIQUE
Je suivis, comme dernier cours de rafraichissement, l'intervention du Dr Ostelo qui, à travers une revue des revues systématiques du groupe du dos de la Cochrane, rappela l'importance clinique du conseil donné au patient de rester actif. En effet pour l'instant ni le massage, ni les manipulations, ni la Thérapie Cognitivo-Comportementale (CBT : cognitive behavioral therapy) n'ont fourni de preuves suffisamment solides pour en faire la promotion que ce soit dans les cas aigus ou chroniques (Henschke et al., 2010; Rubinstein et al., 2012, 2011). Il souleva aussi le problème d'une classification plus précise que simplement en fonction de la durée des symptômes. Il souligna que les classifications actuelles, des patients lombalgiques, semblent pécher par manque de reproductibilité. La référence que j’ai retrouvée date de 2006, je ne suis pas certain que ce soit celle du Dr Ostelo, car j’avais noté 2007, mais le message est le même (May et al., 2006).
Je me suis permis en fin d'intervention après avoir fait la rencontre d'un très agréable belge, de demander au Dr Ostelo son avis sur l’éducation à la neurophysiologie selon Moseley qui fait partie des CBT de la revue Cochrane. Il m’a dit que c’est une voie intéressante en ça que l’on prend le temps de regarder le patient, de lui expliquer ce qui peut se passer dans son corps, ainsi nous pouvons suffisamment le rassurer
Je me suis permis en fin d'intervention après avoir fait la rencontre d'un très agréable belge, de demander au Dr Ostelo son avis sur l’éducation à la neurophysiologie selon Moseley qui fait partie des CBT de la revue Cochrane. Il m’a dit que c’est une voie intéressante en ça que l’on prend le temps de regarder le patient, de lui expliquer ce qui peut se passer dans son corps, ainsi nous pouvons suffisamment le rassurer
BIBLIOGRAPHIE
- Benedetti, F., 2013. Placebo and the New Physiology of the Doctor-Patient Relationship. Physiol. Rev. 93, 1207–1246.
- Henschke, N., Ostelo, R.W., van Tulder, M.W., Vlaeyen, J.W., Morley, S., Assendelft, W.J., Main, C.J., 2010.Behavioural treatment for chronic low-back pain. Cochrane Database Syst. Rev. Online CD002014.
- May, S., Littlewood, C., Bishop, A., 2006. Reliability of procedures used in the physical examination of non-specific low back pain: a systematic review. Aust. J. Physiother. 52, 91–102.
- Rubinstein, S.M., Terwee, C.B., Assendelft, W.J.J., de Boer, M.R., van Tulder, M.W., 2012. Spinal manipulative therapy for acute low-back pain. Cochrane Database Syst. Rev. Online 9, CD008880.
- Rubinstein, S.M., van Middelkoop, M., Assendelft, W.J.J., de Boer, M.R., van Tulder, M.W., 2011. Spinal manipulative therapy for chronic low-back pain: an update of a Cochrane review. Spine 36, E825–846.
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